Publié par : lskndrs | octobre 20, 2011

L’amiral Yi (1. biographie)

L’amiral Togo, le vainqueur de la flotte russe en 1905 qui surprit le monde entier, répondit en ces termes lorsqu’on le compara à Yi Sun-sin : « Je veux bien accepter la comparaison avec l’amiral anglais Nelson, cependant je n’arrive pas à la hauteur des hauts faits de l’amiral Yi Sun-sin ».

Je présente ici la personnalité de cet homme méconnu en dehors de la Corée et pourtant vénéré dans la péninsule. Nous verrons aussi rapidement les atouts que Yi mis de son côté pour défaire les Japonais, ainsi que la grande place qu’il tient dans l’imaginaire coréen. Ainsi, dans une même thématique : une biographie, une histoire militaire, une histoire culturelle.

 

Il naquit le 25 avril 1545 dans les pourtours aristocratiques de Geonchondong, Hansung, (actuellement Séoul).  C’était le troisième fils de Yi Chong et de son épouse Byun.  Bien qu’il fût de bonne lignée ancestrale, sa famille n’était pas bien vue, parce que son grand-père avait été mêlé à une purge politique durant le règne du roi Joong Jong  et que son  père n’avait pas recherché de poste dans l’administration. Lorsque la situation  financière s’aggrava pour la famille, ils déménagèrent à Asan, pays natal de la famille maternelle de Yi Sun-sin.  A l’âge de 21 ans, il épousa une femme d’une ville voisine dont il eut trois fils et une fille. Comme tous les jeunes gens de famille aristocratique, il étudia dès l’enfance les classiques confucéens.

Il commença à suivre l’entraînement  militaire vers l’âge de 22 ans. Il était tout à fait  conscient que, dans la société de son époque, la tradition littéraire était tenue en bien meilleure estime que le métier des armes. Il fit pourtant le choix d’une carrière militaire par conviction personnelle. Mais son journal d’une écriture raffinée, ses comptes-rendus ainsi que ses poèmes montrent qu’il possédait un remarquable talent littéraire,  à l’égal de la valeur et de l’éclat qu’il montrait sous les armes.

En 1572, alors qu’il avait 28 ans, il se présenta à un examen pour le service armé. Pendant l’épreuve d’équitation, il fit une chute de cheval et se cassa la jambe gauche. La foule fut médusée de le voir alors se relever sur sa jambe valide et mettre une attelle sur sa jambe cassée, avec une branche d’un saule tout proche.  Quatre ans après ce premier essai, à l’âge de 32 ans, il réussit l’examen pour le service armé.

Il fut par la suite toujours fidèle à ses devoirs d’officier militaire, lorsqu’il se trouvait envoyé en garnison dans des lieux très variés. Cependant, à cause de son caractère intègre et de sa répugnance à faire des compromis, il ne recherchait pas les faveurs de ceux qui détenaient le pouvoir. En conséquence sa  carrière traîna en longueur et ses actions passaient inaperçues.  Il fut même une fois relevé de ses fonctions, pour avoir refusé de prendre part à des activités illégales, à la demande de son supérieur hiérarchique. Il fut également rétrogradé au rang de simple officier à cause d’accusations mensongères d’un autre officier qui rejetait sur le compte de Yi  ses propres erreurs.

Quelques mois seulement avant que la guerre n’éclate, il fut exceptionnellement promu  commandant de la garnison navale de la province de Cholla. Cette nomination était le fait d’une pressante recommandation du Premier Ministre Yu qui avait connu Yi Sun-sin  dès son enfance, et qui était persuadé que Choson avait  grand besoin de ses talents.

Dès qu’il eut pris ses fonctions comme commandant, il se mit en demeure de restaurer et de renouveler les forces navales coréennes. Il réorganisa le système administratif, remit l’armement en état, restaura la discipline des  marins, alors même qu’il n’était pas encore évident que la guerre fût imminente. Il s’employa à construire des navires et acheva la construction du bateau tortue, un jour seulement avant l’invasion japonaise. Pendant les sept années qui suivirent, Yi Sun-sin sauva sa terre et son peuple, concluant par la victoire 23 combats navals, grâce à une loyauté inébranlable, des tactiques brillantes et un moral d’acier.

Tout en accomplissant sur mer, en tant qu’amiral, de grands exploits, Yi Sun- sin avait à faire face à de continuelles tragédies et à de grandes difficultés dans sa vie personnelle, qui ne feront en fin de compte, que rehausser son mérite.

Même devant un roi qui essaya de le mettre à mort, sa loyauté envers son pays ne chancela jamais. Il ne garda aucune rancune contre Won Kyun et ceux qui cherchaient à lui nuire à la cour du roi, et qui l’avaient faussement accusé de trahison. Et quand la flotte coréenne qu’il avait contribuée à construire avec tant de soin, fut  presque entièrement détruite dans la défaite désastreuse de Won Kyun contre la marine japonaise, ni la colère ni le ressentiment ne l’empêchèrent de continuer à faire son devoir.

source :www.koreanhero.net



Réponses

  1. vous avez des références de bouquins ? (j’avoue de pas être un fan du surf canapé ou lit..)

    • Malheureusement presque aucune digne d’intérêt qui ne soit pas coréenne… les bouquins en français sur l’histoire de la Corée y consacrent peut-être quelques lignes, après il faut taper dans des publications anglaises, mais qui se concentrent uniquement sur l’art militaire (Battle of Hansan Island, Fighting Ships Far East, disponibles sur amazon). Personnellement la meilleur documentation papier que j’ai pu avoir est le bouquin multilingue fournit par le mémorial de la guerre de Séoul…

      Le feuilleton télé est dispo sur Youtube aussi (http://www.youtube.com/watch?v=P8KmdF-F6uI&feature=results_main&playnext=1&list=PL451F5550D83ED12D), le plus intéressant est sans doute de regarder une ou deux batailles (celle de Chugmonyang en particulier http://www.youtube.com/watch?v=0ExfTHG266M&feature=related).


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